"Un individu imprévisible, un profil de détenu déséquilibré": un officier violemment agressé à la maison d’arrêt de Grasse

Nouvelle agression à la maison d’arrêt de Grasse. Quelques jours après qu’une surveillante a été entraînée au sol et frappée, c’est, cette fois, un officier qui a été victime de la violence d’un détenu, vendredi.
Il est environ 14h20, lorsque l’officier accompagne un agent pénitentiaire, en poste au rez-de-chaussée du bâtiment B, pour répondre à la demande d’un détenu qui les avait appelés. Ce dernier, se plaignant de l’état sanitaire de sa cellule, n’est pas satisfait des explications fournies et, sans prévenir, frappe alors l’officier au visage.
Le binôme doit intervenir à l’intérieur de la cellule. Mais le détenu réussit à asséner de nouveaux coups de poing au visage de l’officier. Le bilan est lourd: nez fracturé et 4 jours d’ITT (interruption temporaire de travail) pour le professionnel. Sans compter les séquelles psychologiques.
"Le parcours de l’agresseur met en exergue un individu imprévisible, au passé ultra violent et à l’origine d’une précédente agression sur un personnel, quelques mois plus tôt, qui aurait dû déboucher sur un transfert, expose Laurent Marino, secrétaire interrégional FO Justice. C’est un profil de détenu déséquilibré, qui devrait être transféré au sein d’une unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) ou dans une unité pour détenus violents (UDV)."
Situation explosive et surpopulation carcéralePlus globalement, le syndicat, à travers un communiqué, dénonce "une montée en puissance de la violence que l’administration et la direction de l’établissement semblent incapables d’enrayer". FO Justice critique également "le choix de la direction de regrouper les profils psychiatriques sur un même secteur, alors que les personnels ne sont pas formés aux spécificités de la prise en charge de ces pathologies".
Avec cette nouvelle agression – ce serait la vingt et unième depuis le début de l’année, en comptabilisant les tentatives – Laurent Marino alerte sur "un établissement surchargé, avec une surpopulation carcérale [et un taux d’occupation] de 145%, qui implique des problèmes de gestion". Après cette agression, il réclame "une sanction pénale exemplaire et dissuasive". Contactée, la directrice de la maison d’arrêt, Claire Doucet, a indiqué "ne pas faire de commentaire" sur ce nouvel incident.
Nice Matin